🏛️ Nouvelle République au Bénin ? Le professeur Théodore Holo tranche le débat

🏛️ Nouvelle République au Bénin ? Le professeur Théodore Holo tranche le débat
L’ancien prĂ©sident de la Cour constitutionnelle du BĂ©nin, le professeur ThĂ©odore Holo, s’est prononcĂ© sur la question de l’existence ou non d’une Nouvelle RĂ©publique après la rĂ©vision constitutionnelle de 2019. Dans une interview diffusĂ©e par Bip Radio, le constitutionnaliste a apportĂ© des clarifications juridiques et historiques, affirmant que la rĂ©vision de la Constitution ne signifie pas automatiquement l’avènement d’une Nouvelle RĂ©publique.
đź“ś Une Nouvelle RĂ©publique exige une nouvelle Constitution
Selon le professeur Holo, l’idĂ©e d’une Nouvelle RĂ©publique repose sur des critères bien dĂ©finis en droit constitutionnel. Il rappelle que la France, par exemple, malgrĂ© 25 rĂ©visions constitutionnelles, demeure toujours sous la Cinquième RĂ©publique instaurĂ©e en 1958. Il en est de mĂŞme pour d’autres pays qui ont modifiĂ© leur texte fondamental sans pour autant changer de rĂ©gime.
Le juriste insiste sur le fait qu’une Nouvelle République naît soit après une révolution, un coup d’État, une conférence nationale ou l’adoption d’une nouvelle Constitution. En ce qui concerne le Bénin, la révision de 2019 ne constitue pas une refonte totale du texte fondamental mais plutôt un ajustement de certaines dispositions, notamment sur le mandat présidentiel et l’introduction du poste de vice-président.
⚖️ Décision de la Cour constitutionnelle : une clarification définitive
Le professeur Holo rappelle que la Cour constitutionnelle avait déjà tranché cette question en déclarant conforme la révision de 2019. L’article 2 de la loi de révision précise d’ailleurs que cette réforme ne constitue pas une nouvelle Constitution. Dès lors, tout débat sur une Nouvelle République serait sans fondement juridique.
L’ancien président de la Cour insiste également sur le fait que les décisions de la Cour constitutionnelle sont sans appel et s’imposent à toutes les institutions et aux citoyens. Il estime qu’il s’agit d’un débat davantage politique que juridique, alimenté par des incompréhensions sur le droit constitutionnel.
🏛️ L’irrecevabilité du recours sur l’éligibilité de Patrice Talon en 2026
Concernant la rĂ©cente requĂŞte de Christian LagnidĂ©, qui demandait un avis de la Cour sur l’éligibilitĂ© de Patrice Talon Ă la prĂ©sidentielle de 2026, ThĂ©odore Holo rappelle que la Cour constitutionnelle n’a pas pour mission de donner des avis sur des questions de cette nature lorsqu’elles Ă©manent d’un simple citoyen. Cette prĂ©rogative revient exclusivement au prĂ©sident de la RĂ©publique.
La Cour peut en revanche se prononcer d’office lorsqu’une requête concerne des violations de droits fondamentaux ou la conformité d’une loi à la Constitution. Dans le cas présent, elle a simplement déclaré la demande irrecevable sans entrer dans le fond du débat.
🔍 Une révision constitutionnelle ne signifie pas un changement de République
En conclusion, le professeur Théodore Holo appelle à une lecture rigoureuse du droit constitutionnel et rappelle que la révision de 2019 ne marque pas une rupture avec la République actuelle. Contrairement à ce que certains avancent, la création d’un poste de vice-président, la modification des mandats ou l’ajustement du calendrier électoral ne sont pas des critères suffisants pour affirmer que le Bénin est entré dans une nouvelle République.
Le débat sur cette question semble ainsi définitivement tranché d’un point de vue juridique.